Fonction publique: 1200 manifestant.e.s à Angers, une mobilisation réussie qui doit se prolonger pour imposer des négociations!

Pas moins de 1200 personnes ont participé à la manifestation de la fonction publique du 19 mars à Angers. Le matin à 9h s’est tenue une assemblée générale du secteur de l’éducation, qui a décidé de poursuivre la mobilisation notamment en informant largement les parents d’élèves des dangers du « choc des savoirs » au collège. L’académie de Nantes a recensé 13,2% de grévistes dans l’éducation nationale. Les agents territoriaux quant à eux étaient bien représentés, le personnel de la mairie de St Barthélemy a été fortement applaudi alors a commencé la grève le 11 mars. Le secteur de la santé avait également mobilisé, de nombreux agents du CHU d’Angers et du CESAME (17,4% de grévistes) étaient présents à la manifestation.

Intervention de Benjamin Letang, pour la CGT fonction publique

Malgré les annonces régulières de Bruno Le Maire, l’inflation se poursuit. La hausse des prix a atteint 4,9 % (dont 11,8 % pour les seuls produits alimentaires) en 2023. Elle induit une perte de pouvoir d’achat chez tous les salariés. Au niveau de la fonction publique, la perte de pouvoir d’achat atteint même 24 % entre 2000 et aujourd’hui.

Les négociations salariales sont bloquées dans la fonction publique : les seules perspectives portées par le gouvernement sont le renforcement de la rémunération dite « au mérite » dans le cadre d’une future loi, inégalitaire et absolument pas à la hauteur de l’engagement des agents et de la situation d’inflation actuelle.

Et pourtant de l’argent il y’en a ! La France est devenue championne d’Europe des dividendes versés aux actionnaires en 2023. Ainsi, plus de 100 milliards d’euros ont été versés sur les comptes en banque des actionnaires du CAC 40, 21% de plus qu’en 2022. Les dividendes ne cessent de progresser alors que les salaires réels baissent avec l’inflation.

Dans le même temps, Macron et son gouvernement demandent aux travailleurs de se serrer la ceinture. 10 milliards d’euros d’économie doivent être réalisées dans le secteur public en 2024, 20 milliards en 2025.

Et le gouvernement continue de distribuer des aides publiques aux entreprises, sans aucune contrepartie, à hauteur de 200 milliards par an. La fraude fiscale des grandes entreprises quant à elle est estimée à 100 milliards par an.

Ces derniers mois, on nous a accordé de très légères augmentations du point d’indice, qui détermine les rémunérations des 5,6 millions d’agents du public, fixé aujourd’hui à 4,92 euros. Mais ces augmentations n’ont servi qu’à « courir » après le SMIC. Depuis plus de 20 ans, notre pouvoir d’achat n’a fait que baisser. Si le point d’indice avait suivi l’inflation depuis 2000, il ne serait pas à 4,92 euros, mais à 6,36 euros !

Localement, des luttes ont lieu dans la fonction publique. A Saint Barthélemy, les territoriaux se mobilisent depuis le 11 mars pour exiger une hausse de leur régime indemnitaire. A Angers aussi, mardi 12 mars, 250 agents se sont mobilisés pour revendiquer une hausse de 150 euros nets alors que le maire annonce 30 euros bruts.

Dans l’éducation nationale, après la grève réussie du 1er février, la mobilisation s’intensifie aujourd’hui contre « le choc des savoirs » au collège. Mais le gouvernement reste sourd à l’opposition des enseignants, l’arrêté modifiant l’organisation des enseignements au collège est paru au journal officiel du dimanche 17 mars 2024. Ce n’est pas un « choc des savoirs » légitimant le séparatisme scolaire et le tri social dont a besoin l’Éducation nationale mais bien d’un choc des moyens, partout, suivant les besoins !

Alors aujourd’hui, la seule réponse face à ce pouvoir arrogant qui maltraite la fonction publique et ses fonctionnaires, c’est d’élever le rapport de forces. Pour gagner sur nos revendications, nous savons qu’une journée de mobilisation, fut-elle réussie, ne suffira pas. C’est dans nos services, ateliers ou écoles que nous devons décider, en assemblée générale, des suites du mouvement. D’ores et déjà des mobilisations se construisent, en intersyndicale. Le 26 mars, les retraités manifesteront pour leur pouvoir d’achat. Le 4 avril, les salariés du social et du médico-social donneront de la voix pour de meilleurs salaires. Ne lâchons rien !

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